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Segalen au musée Cernuschi

L’exposition « Chine, empreintes du passé. Découverte du passé et renouveau des arts 1786-1955 », qui se tient au musée Cernuschi (Paris) du 7 novembre 2025 au 15 mars 2026, accorde une place à Victor Segalen en montrant l’édition originale de Stèles et plusieurs photographies de son expédition archéologique de 1914 permet de situer son intérêt pour les stèles, l’épigraphie et l’archéologie chinoises dans le cadre plus large des recherches menées aux XVIIIe et XIXe siècles par les lettrés chinois concernant les inscriptions sur les bronzes, stèles, briques, tuiles et pièces de monnaie de l’antiquité qui sont alors redécouverts. Reproduites et diffusées par le moyen de l’estampage en deux voire trois dimensions, ces inscriptions anciennes font l’objet de collections privées mais inspirent aussi les artistes qui renouvellent la peinture, la calligraphie et la gravure de  sceaux en créant des œuvres originales marquées par l’esthétique de l’empreinte, du fragment et du collage qui nous apparaissent aujourd’hui d’une étonnante modernité. L’exposition montre que les collectionneurs comme Henri Cernuschi et les archéologues comme Edouard Chavannes, Victor Segalen et Henri Maspéro ont bénéficié des publications épigraphiques chinoises pour leurs propres enquêtes de terrain, mais en nous révélant tout un courant de peintures chinoises appelées « huit débris » (bapo) qui mêlent sur un même support des fragments d’estampages d’inscriptions antiques et d’inscriptions modernes en langues latines, elle nous montre aussi que l’appropriation poétique par Segalen de la culture épigraphique chinoise dont témoigne son œuvre Stèles n’était pas sans contrepartie dans la Chine son temps.

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